Les tendances graphiques

Nous venons de transverser un certain nombre d’année pendant lesquelles a été utilisé de façon importante le skeuomorphisme, la tendance  popularisée par Apple, rien de bien nouveau donc, et qui possède ses adorateurs et ses détracteurs. C’est quoi ce truc dont le nom ressemble à un super pouvoir de créature de manga.

Pour faire simple, il s’agit pour le designer de traiter la distance entre l’icône ou l’élément graphique en partant de la plus petite distance possible entre l’objet réel et la fonction informatique, par exemple un calepin pour illustrer un application de prise de note. Cette distance a fait le succès effectif d’Apple en proposant des interfaces directement accessible, générant peu de doute sur les fonctionnalités présentes. La limite du système: le monde réel n’est pas le monde informatique, l’utilisateur peut inventer de nouvelle fonctionnalité, de nouvelles utilisations et éventuellement mieux comprendre de nouvelles fonctionnalités s’il n’est pas fixé sur l’utilisation première de l’objet réel auquel il est fait référence. En diminuant la distance entre la représentation et le logiciel, Apple répondait à une volonté de simplification qui n’est s’est pas faite sans contrepartie. Cette contrepartie est le contrôle utilisateur, plus exactement le déficit de contrôle utilisateur, expression consacrée en ergonomie, autrement dit, tout va bien tant que l’utilisateur ne souhaite pas dicter à la machine sa conduite, utiliser d’autres logiciels ou en changer complètement l’apparence. La tendance actuelle est aujourd’hui, vous l’avez remarqué, à la personnalisation des produits.

Un bel article dans Techcrunch résume cette contradiction, une solution proche de la personne, mais qui devient plus complexe dès lors que l’utilisateur sort des chemins balisés. Je doute malgré tout que le passage à l’aplat fasse changer Apple de philosophie générale. La tendance est aujourd’hui au flat design, ou design aplat avec ou sans ombres étirées (long shadows), à savoir que l’organisation est dictée par des aplats de couleurs donc les contrastes permettent la mise en valeur. un exemple par un designer d’interface utilisateur (UI): Freebie PSD: Flat UI Kit   Au delà de l’effet de mode, il  me semble que cette mode, de Windows 8 au nouvel IOS 7, permet de rendre plus lisibles nos écrans. Bizarrement cette nouveauté semble se rapprocher d’époque plus ancienne, disons vers un héritage du Bauhaus, très années 70, très influencé par le design suisse ou l’affiche polonaise, également nés sous la contrainte des procédés d’impression, les dégradés étant plus difficile à rendre. Finalement le flat design pourrait n’être qu’une facette du vintage, également très tendance, en particulier avec l’utilisation des rubans et des macarons, tous issus d’une époque où ce type de design était le seul possible pour enluminer les productions.

Même chose pour les couleurs, elles deviennent plus pastelles, plus douces, en réaction de la surenchère de couleurs vives qui nous entourent, ou se fixent sur quelques couleurs très différenciées. En fait, cette nouvelle tendance me plait. La raison principale est qu’elle est simple, qu’elle diminue le temps de lecture, qu’elle donne des indices visuels clairs qui guident le regard vers les éléments importants de la page imprimée ou affichée. Plus qu’un choix esthétique, elle contribue à la simplification de l’espace visuelle, sans dégradés, sans bordure, en limitant les séparateurs à des zones de couleurs (ou presque). Et si la simplicité peut être considérée comme l’élément final du design (voir par exemple les lois de la simplicité de John Maeda), celui qui résout la complexité réelle, et celui qui rend transparent le design, alors ce renouveau des aplats est plutôt une bonne chose.

Quoi d’autre encore ? Ah oui, de plus en plus de photos, utilisée en fond, parfois floutée pour la lisibilité, des images pour identifier les articles, toujours plus pour répondre à la logique des lecteurs de flux, des textes de plus en plus court, un retour à la typographie dans le web avec les facilités offertes par les gestionnaires de polices web, des icônes SVG, ou des polices d’icônes telles que Font Awesome développé à l’origine pour Bootstrap, le framework développé pour Twitter. Tous les sites actuels se doivent en plus de s’adpater à toutes les plateformes car ils sont maintenant lu à presque 50% sur des smartphones et des tablettes, et plus seulement sur écran d’ordinateur. Pour finir l’HTML5, la nouvelle version du langage internet, qui permet de plus en plus de projets complexes combinant site et application. Ouf, je suis sûr que j’en oublie mais peu importe, il est passionnant de voir comment tout ceci évolue à grande vitesse et avec une débauche d’idées très stimulantes.

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