Certains me diront que je me scie la branche qui me porte, mais tant pis, j’aime bien cette sensation de flotter dans le vide.
Un grand nombre de prix sur le marché sont parfaitement surréalistes, à coup de plusieurs milliers d’euros pour un site vitrine. Chacun voit midi à sa porte, mais le fait qu’internet soit encore un endroit magique pour beaucoup de clients rend facile la survente, en particulier en faisant croire à la complexité de la réalisation là où le prestataire ne prend que quelques outils gratuits qu’il utilise directement (et oui je l’ai vu en vrai de vrai, plusieurs milliers d’euros pour un thème gratuit WordPress et deux images libres de droits), et je n’ose même pas parler des facturations au mois, un hébergement classique tout compris c’est environ 100euros/an, pas plus. En parlant de ça, très rapidement, la maintenance des sites est aujourd’hui réalisée en masse avec des outils comme Mainwp ou WPMUDEV. Tout est géré en bloc, des mises à jour à la sécurité, des articles aux urgences, et ça ne prend donc pas des heures par site et par mois, c’est dit. Alors oui on paye ces outils, il nous faut rentabiliser, mais dès un seuil de clients atteint, ça roule tout seul.
Reprenons depuis le début, de quoi est fait une prestation web :
- une partie graphique (création ou intégration d’une charte graphique, design spécifique au site)
- une partie technique (fonctionnalité, responsive sur tout support, développement spécifique,… )
- une partie optimisation (rapidité, référencement,..)
La partie graphique
Très souvent, le client a déjà quelques choses, pas toujours optimum, mais qu’il suffit de reprendre en terme de design et de couleur. Les sites internet récents (sous WordPress mais pas seulement) permettent de définir globablement couleur et typos pour l’ensemble du site. Il existe également de très nombreux design préfabriqués qui se plient à vos couleurs et typos sans plus d’effort. Quelques pages peuvent alors se monter en quelques heures hors conception d’illustrations spécifiques, d’animations ou de design complexe.
La partie technique
Il n’y a que peut d’intérêt aujourd’hui à développer soi-même des solutions en dehors de cas bien spécifiques. Trois raisons à ça : il faut ensuite gérer les bugs, entretenir le code et faire des mises à jour régulière pour s’assurer des compatilibités sucessives, et assurer sa pérennité pour le client. Dans l’immense majorité des cas, il existe aujourd’hui une solution dont le prix sera toujours largement inférieur à un développement maison avec un support technique en prime. Un exemple ? Il fut un temps, il y a fort fort longtemps, où développer un catalogue (vente de biens immobilier ou critiques de films) était assez contraignant en terme de temps, il fallait coder les fiches correspondantes (les caractéristiques) ainsi que l’affichage final. Aujourd’hui, de nombreux thèmes et modules peuvent le faire, et la dernière version de WordPress, la 6.3 à venir dans une semaine, le facilitera encore nativement. Certains thèmes ont même tout intégré, comme l’excellent Cwicly dont je parlerai un jour prochain.
La partie optimisation
Le travail d’optimisation (taille des images, mise en cache, optimisation des scripts et sécurisation) est importante puisque de sa qualité va dépendre aussi, plus globalement le référencement par les moteurs de recherche. Le SEO peut être un travail très délicat et très long, mais ce qui découle généralement des différentes analyses est que le contenu est le premier vecteur d’un bon référencement. Un bon contenu est bien lu par Google, contient des mots clés intéressants, et surtout attire les internautes qui le partagent. Votre site doit avoir de base un module qui permet au moins la gestion des mots clés et des résumés des articles (l’ancien et célèbre Yoast, ou l’excellent français SEOpress par exemple).
En résumé, c’est quoi le boulot d’un web designer pour de vrai
Ce qu’un designer/intégrateur web vend aujourd’hui :
- son expertise et le temps passé à apprendre ce qui existe et comment s’en servir. La plupart des fonctionnalités existent et sont développées par des équipes dédiées. La veille technologique permet de connaître à la fois les tendances, les bonnes pratiques (qui évoluent en partie avec les technologies disponibles) et les entreprises qui vont perdurer.
- sa connaissance minimale de l’ergonomie web : où cliquer et où se porte le regard, comment organiser l’information (le DOM par exemple, au stric minimum), l’accessiblité de la navigation (le WAI au minimum)…
- son travail graphique et sa connaissance, là aussi experte, de ce qui constitue un bon design (transportable, transférable, lisible, ergonomique)
Concrètement, un site internet vitrine simple (quelques pages, un formulaire de contact) ne peut valoir aujourd’hui plus que quelques centaines d’euros, hors production de logo et d’illustrations et hors contenu évidemment, un peu plus pour un site ecommerce selon si vous devez le remplir ou pas avec des produits. Là encore, facturer des millieurs d’euros là où un simple module permet d’insérer une base de données de produits directement dans un site ecommerce relève de la supercherie (désolé).
Oui mais quand même, c’est nous les experts ! Je n’ai jamais dit le contraire, mais je croise un certain nombre d’experts qui sont surtout experts dans la vente plus que le web. Je vais encore me faire des amis moi …